Conversation sur les thèmes et contenus actuels abordés en théâtre jeune public en présence d’Émile Lansman

Conversation sur les thèmes et contenus actuels abordés en théâtre jeune public en présence d’Émile Lansman

Psychopédagogue de formation, Emile Lansman a progressivement investi cinq fonctions : enseignant, journaliste, programmateur, formateur et éditeur, ce qui fait de lui depuis 1968 un témoin actif de l’évolution du théâtre francophone notamment à destination des jeunes publics. Il nous a lancé l’idée d’une conversation sur les thèmes et les contenus abordés aujourd’hui en théâtre jeune public. 

Trouvant cette idée très pertinente, d’autant plus en ces temps troubles où certains s’interrogent encore plus sur le sens de leur travail et de leur art, TUEJ, la Maison Théâtre et Le Cube ont saisi la balle au bond et ont invité les créateurs et créatrices à prendre part à la conversation qui se tenait en toute intimité le 9 juin 2022, à la Maison Théâtre.

L’idée derrière de cette conversation

Depuis plus de 50 ans, Emile Lansman est, à travers ses multiples fonctions, un témoin actif de la réalité du théâtre jeunes publics dans l’espace francophone. La dualité de sa formation (pédagogique et culturelle) l’a amené à prendre acte de l’évolution à la fois des milieux concernés et des spectacles créés, notamment sur le plan des contenus explicites et implicites.

Aujourd’hui, à la veille de tourner une dernière page de son parcours, il s’interroge sur différents thèmes comme le retour de certains tabous, la censure indirecte ou l’autocensure, le sens du recours accru à l’univers des contes et des grands mythes, la transposition (ou non) au niveau des jeunes des débats actuels de société, etc.

Mais ce questionnement porte aussi, en filigrane, sur l’influence que pourraient avoir – à court, moyen et long termes – d’une part l’extraordinaire développement technologique où les jeunes sont aux avant-postes, d’autre part le vécu et le ressenti de ces dernières années traversées par des faits et débats de société dont ces mêmes jeunes sont non seulement témoins et parfois acteurs : les bouleversements climatiques, la pandémie et ses conséquences matérielles tous azimuts, les tensions politiques attisées par les extrêmes, la paupérisation d’une part grandissante de la population voire la perspective d’une troisième guerre mondiale au départ de ce qui se passe en Europe.

On a souvent dit que le théâtre jeune public n’avait de sens que s’il permettait à ses publics de regarder le monde autrement et (re)valoriser les grandes notions d’acceptation des différences, de solidarité et fraternité, d’égalité des chances… Mais est-ce encore vrai aujourd’hui ? Dans quelle mesure les apports artistiques ne devraient-ils pas plutôt offrir aux jeunes des formes d’exutoires à la morosité ambiante ?
C’est cette réflexion informelle que nous souhaitons partager avec vous au départ d’un bref exposé introductif de cet invité belge qui, de son propre aveu, a vu ses certitudes s’étioler au fil du temps tout en continuant à défendre l’importance capitale de l’éducation artistique et culturelle.

Émile Lansman

Psychopédagogue de formation, Émile Lansman a progressivement investi cinq fonctions : enseignant, journaliste, programmateur, formateur et éditeur, ce qui fait de lui depuis 1968 un témoin actif de l’évolution du théâtre francophone notamment à destination des jeunes publics. Sa double formation (pédagogique et culturelle) l’a amené à intervenir à divers niveaux dans l’ensemble de la Francophonie. Il a entre autres animé pendant 27 ans l’association belge théâtre-éducation, participé à la création de de l’International Drama and Education Association et a été, de 1999 à 2017, membre actif de la Commission internationale du théâtre francophone (CITF) en tant qu’expert artistique belge puis président et enfin coordinateur. Depuis 1989, il développe en parallèle un travail éditorial conséquent : 1350 ouvrages publiés à ce jour, soit environ 3000 pièces dont près d’un tiers sont à lire et à jouer par des jeunes. Aujourd’hui, il continue à mettre son expérience de « passeur » au service de projets au gré des demandes de partenaires.

Il est entre autres Officier dans l’Ordre des Arts et Lettres en France et titulaire de l’Ordre des Francophones d’Amérique.

 

Étaient présents lors de cette conversation animée par Sophie Labelle :

Alain Filion, Alain Grégoire, Anouch Paré, Camille Sansterre, Fabien Fauteux, Hélène Martel, Isabelle Boisclair, Joachim Tanguay, Kristina Troske, Lise Gionet, Louis-Dominique Lavigne, Ludger Côté, Marie-Eve Huot, Martin Boisclair, Mathilde Addy-Laird, Nathalie Derome, Pierre Lavoie, Sophie Labelle, Thomas Lévêque et Yves Simard.

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